A l'heure du Vaisseau, je quitte ma cahute,
Et marche plein d'espoir vers les marais perdus.
Le vent du matin gris dans les arbres chenus
Me rafraîchit le front. Je chasse la zyglute.
Rien ne pourrait alors m'écarter de mon but,
Ni les cauchemars gris, ni les sirènes nues,
Ni la faim, ni le froid, la peur de l'inconnu,
Pas même les satyres et leurs sinistres flûtes.
Zyglute je désire tes plumes écarlates !
Pour elles je peux tout ! Mais tu te carapates !
Tu cours comme le vent sur tes trois pattes fines.
Me voici distancé, à genoux dans l'étang.
Trahi ! Perdu ! Vaincu ! En un mot impuissant.
Je te maudis zyglute, ô traîtresse mesquine.
Fulgence le Suffisant (Odelettes zoologiques, vol. XLVIII)